La troisième édition du Home Movie Day à Paris célébre les 10 ans de l’événement né en 2002 aux Etats-Unis. Elle a lieu le 20 octobre 2012, au café Les affiches de L’Espace Saint-Michel (Paris, 5e).
14h00 : Ouverture de la troisième édition du Home Movie Day à Paris.
Dès 14h et tout au long de la journée, des professionnels de la conservation et de la restauration de films vous proposent l’inspection et la réparation de vos films amateurs, en vue d’une éventuelle projection lors de la séance Open Screen à 18h00, ou pour de simples conseils.
Wilfried Histi expose « la famille recomposée », une série de photographies peintes ayant comme point de départ des photos de familles trouvées sur des brocantes, des vides greniers. « Il s’agit de réinventer une généalogie constituée d’éléments disparates, d’individus, d’existences qui n’ont pas de lien de parenté mais qui sont convoqués pour former un ensemble, une lignée réinventée de toutes pièces à partir d’un patrimoine qui ne m’appartient pas. Cette série autour de la famille questionne la notion d’identité, d’individualité, de filiation et d’héritage, l’état du souvenir, sa conservation et sa transmission ».
14h30 : Séance Jeune Public
Un programme éclectique en direction du jeune public, afin de retrouver l’enfance de l’art des projections à la maison, en famille ou entre amis.
Durée :45’
Entrée : Gratuit pour les enfants
16h00 : Séance thématique : le portrait.
En présence de Thaïs Blank, Leila Gharbi, Olivier Racine et Philippe Cote.
Comme en photographie, faire le portrait cinématographique d’un proche est un geste très répandu, principalement dans le cinéma amateur. Saisir les gestes, l’attitude, le visage de quelqu’un peut être le fruit de nombreuses motivations : hommage, blason, déclaration ou même mise en images d’un moment important pour celui qui est filmé. Les portraits cinématographiques sont aussi parfois des autoportraits, ou encore des mises en scène de soi dans des situations narratives. Cette séance, composée aussi bien de films d’archives militaires, de documentaires ou de portraits plus personnels, permet de découvrir plusieurs courts métrages qui questionneront ces différentes approches du « film portrait ».
- Algérie 1960 de Francis Lemaitre, extrait (8mm,7’, 1960)
Chef de peloton, Francis Lemaitre a utilisé sa camera Brownie Kodak8 mmpour filmer divers moments de son service armé dans le Constantinois.
- Gaël et Kiel de Leïla Gharbi (Super 8,6’, 2010), en sa présence
Un double portrait réalisé en deux temps. D’abord celui de Gaël, dans son dernier mois de grossesse (mai 2010)… Elle nous avait réunies, nous, ses amies proches, pour un ultime rendez-vous privilégié, propice aux confidences et à la dégustation de quelques délices. Un moment où toute notre attention tendait vers le futur insondable, la naissance de l’enfant… Dans un deuxième temps (juin 2010), la mère et l’enfant, Gaël et Kiel. Le père, Joachim est là aussi bien sûr… C’est une première sortie « officielle », parmi les amis et les inconnus. (L. Gharbi)
- L’échec total de Christophe Guérin (3’, 2010, projection vidéo)
J’ai trouvé plusieurs bobines Super 8 de la même famille dont j’ai isolé les plans de la femme, filmée par son mari. C’est un peu l’image du bonheur conjugal. Puis, j’ai pensé à ma mère qui a élevé seule ses deux enfants : elle aurait pu être cette autre femme dont on entend le témoignage d’une solitude sans espoir : « Je ne voyais pas la vie comme ça, je la voyais comme dans un rêve. » C. Guérin
- Babàs de Consuelo Lins (20’, 2012, projection vidéo), présenté par Thaïs Blank
A partir d’une image photographique du XIXème, montrant une baba (une nounou) avec un enfant, ce film propose un regard sur l’histoire de ces femmes, qui, au cours des générations, ont inventé une autre histoire affective du Brésil.
- Le voleur de Heinz Brockmann, (8mm,4’ 12’’, 1940-1945, n&b), ECPAD
Fiction amateur mettant en scène un soldat allemand aux prises avec un voleur qui tente de lui subtiliser une liasse de billets dans un bureau. Le rôle du soldat allemand est tenu par Heinz Brockman.
- Images de l’eau de Philippe Cote (2012-Super8/Vidéo, nb et couleurs, silencieux, 11mn), en sa présence.
Le film décline différentes formes et manifestations prises par l’eau, l’expérience du corps immergé du cinéaste, englouti, en contact avec l’élément liquide sert de fil conducteur à cet essai poétique sur l’imaginaire de la matière.
Durée : environ 50’
Entrée : 2€
18h00 : Séance Open Screen
La séance Open Screen est une sorte d’écran libre, un moment privilégié où chacun peut proposer de montrer le film amateur qu’il a apporté* et, s’il le souhaite, raconter son histoire et en discuter avec les spectateurs présents. C’est l’occasion de partager ses impressions et ses expériences autour de la réalisation ou de la découverte d’un film, quelque soit sa nature : film de famille, expérimental, essai, journal intime, fiction ou documentaire. Cinéaste amateur, héritier d’une filmographie en Super 8 ou inlassable chineur, l’Open Screen est votre séance, n’hésitez pas à en profiter !
* dans la limite du temps disponible et de l’état du film proposé. Seuls les films vérifiés auparavant par l’atelier d’inspection (ouvert dès 14h) pourront être projetés.
Durée : environ 60′
Entrée libre
20h30 : Ciné – concert ♪ : Filmmuseum de Vienne (Österreichisches Filmmuseum)
Précédé de :
Loisible aventureux de Gaëlle Rouard (8’, 2012, projection vidéo), film réalisé à partir des archives proposées par le Filmmuseum de Vienne.
Séance présentée par Adelheid Heftberger, du Filmmuseum de Vienne, et Gaëlle Rouard
Durée : environ 60’
Entrée : 2€
Ciné concert avec Les Ongles noirs
(Mathieu Goulin, contrebasse ; Jon Lopez, saxophone ; Jacques Navaux batterie ; Ignacio Plaza, synthés)
+ invités : Albert Ferrer, machines ; Matteo Pastorino, clarinettes ; Claudio Miotti, guitare.
Les extraits de films de la collection Pathé-Baby du Filmmuseum de Vienne sont issus de quatre familles viennoises. Ces documents historiques témoignent des loisirs de la bourgeoisie viennoise des années 1930 à travers le regard de cinéastes amateurs. Les Ongles noirs et leurs invités accompagneront ces extraits de films, facilitant ainsi notre voyage dans le temps.
Par ailleurs, la cinéaste-plasticienne Gaëlle Rouard nous propose une relecture personnelle de ces extraits inédits en projetant son film de montage, spécialement composé pour cette édition du Home Movie Day.
1 -Famille Herzstark « Herzstark Filmjournal », milieu des années 1930
Extraits du journal filmé humoristique « Herzstark-Filmjournal » pour lequel notre cinéaste amateur réalisait diverses vues d’évènements. Celles-ci nous offrent le reflet d’une vie heureuse et insouciante : jeunes gens jouant à saute-mouton, Grand-mère faisant sa première apparition en tant que star du cinéma, scènes de glissades en luges…
2 -Famille Herzstark, fin des années 1930
Indépendamment des événements historiques qui secouent l’Europe en cette fin des années trente, les activités et distractions quotidiennes de la famille Herzstark ne laissent rien paraître : papa en pyjama jouant avec le chien, course de motos, portraits de famille dans un café, voyage et fête foraine…
3 -Famille Rauchfuss « Les plaisirs des vacances », 1931
La famille Rauchfuss se met en scène sur un mode comique : la mère, le fils et leur chat gigantesque, improvisation d’une danse dans un pré et amusements dans l’étang.
4 -Famille Rauchfuss « La Fête des Mères », 1931
La fête de mères chez les Rauchfuss, une occasion qui mérite d’être sauvegarder pour la postérité : la fière maman s’installe dans le jardin, son mari et leur progéniture lui souhaitent une bonne fête.
5 -Famille Rauchfuss « Grand-père », 1931
Le grand-père Rauchfuss est un excellent acteur qui conserve son sang-froid lorsque son petit-fils lui joue des tours. Nous sommes témoins d’une petite scène intime et charmante, conclue par des hommes qui partagent une cigarette.
6 -Famille Rauchfuss, 1932
Scène estivale idyllique. Les trois générations de femmes sourient, rient et flirtent avec la caméra.
7 -Famille Schmoll, 1936
L’approche de la famille Schmoll dans l’enregistrement de son environnement peut paraître déroutante. Les événements et personnages ont quelque chose de « brut », pas forcément intelligible pour le spectateur. Des images d’une parade de carnaval à Vienne succèdent à des vues privées. Ces activités (balade familiale, démolition d’une maison, chasse, lecture dans le jardin et parade costumée) sont d’une certaine manière d’une qualité peu raffinée et, pourrait-on même dire, étranges, mystérieuses et troublantes.
8 -Famille Nietsche, 1932-1933
Les enfants de la famille Nietsche sont le principal centre d’intérêt de ces films familiaux qui les mettent en scène lors d’une sortie à la piscine municipale, une visite à la campagne ou comme d’étincelantes figurines tourbillonnantes sur la grande patinoire.
9 -Anonyme « Vie quotidienne », 1933-1938
Les apéritifs, les balades dominicales et les motos seraient-elles les principales activités qui résumeraient l’oisiveté de la vie viennoise des années trente ? Ce document anonyme est agrémenté de cartons « faits maison » qui commentent l’action de manière humoristique : une femme conduit une moto et c’est « un tour infernal » traumatisant.
23h00 : Séance spéciale
Pour conclure cette troisième édition du Home Movie Day 2012, une séance très spéciale est proposée aux plus couches-tard d’entre nous. Des films étonnants, amusants et esthétiquement surprenants, éveilleront tous nos sens…
Durée : environ 40’
Entrée : 2€
L’équipe 2012 :
Bruno G.
Katerina Kampoli
Samantha Leroy
Carla Mancini
Sylvia Nicolas
Faustine Pichard
Hervé Pichard
Sébastien Ronceray
Céline Ruivo
Jérémie Tate
Fanny Tziovaridis
Francesca Veneziano
Delphine Voiry-Humbert
L’équipe remercie chaleureusement :
Claude Gérard et l’équipe de L’Espace St-Michel
Vincent Muselli (Arc Scan, numérisation et transfert)
Wilfried Histi
Bruno G. pour le flyer
Pour les films proposés et leurs interventions : Thaïs Blank, Leila Gharbi, Philippe Cote, Olivier Racine (ECPAD), Adelheid Heftberger (Filmmuseum de Vienne), Gaëlle Rouard, Vincent Deville, Rodolphe Cobetto-Caravanes.
Pour l’accompagnements musical : Ignacio Plaza, Mathieu Goulin, Jon Lopez, Jacques Navaux, Albert Ferrer, Matteo Pastorino, Claudio Miotti.